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## En bref
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_Jurassic World_ a réussi à détrôner _Jurassic Park_ de la position de meilleur
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film de tous les temps que je lui accordais. Un exploit !
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## Contexte
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_Jurassic World_ prend place vingt ans après les évènements de _Jurassic Park_.
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_Jurassic World_ est devenu un parc à thème fonctionnel pouvant accueillir un
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grand nombre de visiteurs, parmi lesquels Zach et Gray (respectivement incarnés
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par Nick Robinson et Ty Simpkins), neveux de Claire Dearing (jouée par Bryce
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Dallas Howard). Cette dernière est responsable des opérations du parc, et quand
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les choses tourneront mal, elle devra faire équipe avec Owen Grady (Chris Pratt)
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pour sauver la situation.
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## Personnages
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On pourra déplorer que le niveau intellectuel a baissé en vingt ans, ce que je
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ne pourrais pas contredire même si j'en avais envie. À l'époque de _Jurassic
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Park_, les enfants-star étaient une ado geek des ordinateurs (et d'UNIX) et un
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geek des dinosaures. Dans _Jurassic World_, il y a, certes, toujours un geek des
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dinos (Gray). En perdant la nerd, on a gagné un _teen_ blasé (Zach),
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désintéressé de tout, sauf des filles. Caricatural, rappel constant que les ados
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sont comme ça maintenant. Dommage. Pour autant, c'est le personnage qui veut ça,
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et Nick Robinson s'en sort plutôt bien.
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Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, en revanche, font des étincelles ! Ils ont
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tous les deux un énorme _sex-appeal_, sont tous les deux d'excellents acteurs,
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et leur couple fonctionne vraiment bien. Évidemment, les intégristes du cinéma
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et du théâtre vont hurler s'ils lisent ces lignes, mais c'est mon avis, même si
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je suis bon public. J'adore Chris Pratt pour son charisme, son côté _bad-ass_
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un peu macho mais quand même protecteur, et j'adore Bryce Dallas Howard pour son
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côté working-girl qui, finalement, n'est pas quiche au milieu de la jungle.
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<x-spoiler>
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Deux scènes particulières montrent d'ailleurs que Bryce Dallas Howard est au
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top.
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La première ravira plutôt les femmes, puisque, poursuivis par l'_Indominus rex_,
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ils sortent d'un bâtiment, Owen en premier. Il attend Claire, se retourne, et
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lui tend la main. Une main dont elle n'a absolument pas besoin : elle court
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aussi vite sur ses talons qu'Owen en chaussures de randonnée ! C'est peut-être
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anecdotique, mais j'aime beaucoup cette scène.
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La deuxième ravira plutôt les hommes. C'est la scène de la libération du
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_Tyrannosaurus rex_. On voit Claire courir (encore !), au ralenti. Bryce Dallas
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Howard est magique, du début de la séquence, où l'éclairage rouge de la torche
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lui va à merveille, jusqu'à sa chute entre les pattes du _T. rex_. Un moment
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épique, l'un des meilleurs du film, qui nous rappellera sans doute de vieux
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films où la "créature" que l'on croyait malfaisante, captura l'héroïne non pas
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pour la dévorer, mais pour la protéger des prédateurs. C'en est presque
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biblique.
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</x-spoiler>
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D'autres personnages agrémentent l'histoire :
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- Simon Masrani, riche propriétaire du parc, détenteur de l'héritage de John
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Hammond, et incarné par le regretté Irfan Khan
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- Vic Hoskins, vil chef de la sécurité, joué par Vincent D'Onofrio
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- Lowery Cruthers, joué par Jake Johnson, qui essaye d'avoir une relation avec
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Vivian Krill (jouée par Lauren Lapkus), deux personnages dont on retrouve
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les voix dans l'épisode _L'évasion de l'Indominus_ de l'arc narratif _Lego
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Jurassic World_
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- et bien évidemment B. D. Wong, toujours dans le rôle du _mad-scientist_ Dr Wu
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Enfin, Omar Sy est de la partie dans le rôle de Barry Sembène, bras-droit d'Owen
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dans son rôle de comportementaliste animalier. En tant qu'acteur français,
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j'espérais simplement qu'il ne nous mette pas la honte à l'international. En fin
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de compte, il surjoue, comme tout acteur français, mais seulement un peu. Ce
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n'est pas aussi théâtral que je le craignais. Pas inoubliable, mais pas
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extraordinaire, pas grandiose mais loin d'être ridicule.
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## Esthétique
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L'esthétique de _Jurassic World_ est tout simplement parfaite. La magie opère
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dès les premières minutes du film, quand Zach et Gray découvrent le parc depuis
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leur chambre d'hôtel. C'est tellement beau, et l'impression de fonctionnalité du
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parc est telle qu'on n'a qu'une envie : qu'il soit réel pour pouvoir le visiter,
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même s'il n'y a pas de dinosaure ! C'est l'île de Kauai qui a été choisie pour
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le tournage, on retrouve donc les mêmes environnements extérieurs que _Jurassic
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Park_ (et _LOST_, et tant d'autres films et séries qui m'ont marqué) et c'est
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une excellente chose.
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Les structures "humaines" sont magnifiques, modernes, détaillées, on croirait
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à un vrai parc, avec ses banderolles, son mini-zoo, ses stands de glaces, etc.
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C'est pile dans l'esprit d'un _Jurassic Park_ modernisé, avec l'ajout de
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subtilités comme les hologrammes, et les emblématiques gyrosphères. Le but de
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tout cela est de nous faire croire que, finalement, quelqu'un a réussi à
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construire un parc avec le rêve de John Hammond, et ça marche sacrément bien !
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Je ne peux pas aborder l'esthétisme du film sans parler de l'esthétique de
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Claire Dearing. Chapeau à April Ferry pour son travail sur les costumes du film,
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notamment celui d'Owen (j'adore ce style baroudeur), mais en particulier celui
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de Claire : classe, sexy sans en faire trop, juste parfait.
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J'oubliais de parler de l'essentiel : les dinosaures. En vrai, je voulais éviter
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d'en parler, compte tenu du débat qu'ils suscitent, estimés moins intéressants
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que ceux des précédents volets parce qu'intégralement réalisés en images de
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synthèse. Je dirai : "et alors ?" ; ils sont bien faits. Ils n'ont certes pas
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la profondeur, la consistance d'un animatronique, on est d'accord. Mais nous
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n'aurions probablement pas eu droit à une telle scène finale avec des
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animatroniques...
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<x-spoiler>
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Une baston générale entre des _Vélociraptors_, un _T. rex_ et un _I. rex_,
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lequel se fait finalement manger par un _Mosasaure_. Heureusement que ce sont
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des images de synthèse : on va pas construire un animatronique de quelques
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dizaines de millions de dollars pour le défoncer et le noyer après...
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</x-spoiler>
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## Bande son
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Avec Michael Giacchino aux commandes, ça ne peut être que réussi, même s'il
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avait la lourde tâche de succéder à John Williams. Au même titre que
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l'esthétique de _Jurassic World_ est une modernisation de celle de _Jurassic
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Park_, la musique du premier épisode de cette nouvelle trilogie est une réussite
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qui transporte le spectateur à travers toutes les émotions possibles :
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enthousiasme, excitation, angoisse, suspense, soulagement.
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Cette excellente bande originale (que j'écoute presqu'en boucle) est soutenue
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par des bruitages de premier ordre, à l'exception peut-être du rugissement de
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l'_Indominus rex_. En effet, celui du _T. rex_ est complexe, mélangeant le
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barrissement d'éléphant, le rugissement de lion, et le vagissement de
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l'alligator. On a malheureusement l'impression que les vocalises de
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l'_Indominus rex_ n'ont pas été aussi complexes à réaliser. Néanmoins, je
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tempère ma critique : il ne faut pas oublier que, si son rugissement classique
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est pratiquement le même que celui du _T. rex_, son ADN contient aussi du
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_Vélociraptor_, et a donc à sa disposition toutes sortes de bruitages plus
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variés. En outre, du point de vue de la réalité scientifique, _Indominus_ n'a
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jamais existé, et on ne peut que spéculer sur les sons que pouvaient émettre
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les - vrais - dinosaures.
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## Exactitude scientifique
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Ce qui me permet d'enchaîner avec une des plus vives critiques faites contre
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_Jurassic World_ : son inexactitude scientifique, en particulier comparé à
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_Jurassic Park_, dont c'était le principal attrait. J'en ai déjà un peu parlé
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dans mon article consacré à
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[_La Colo du Crétacé_](/series/jurassic-world-camp-cretaceous/) : c'est vrai
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que _Jurassic World_ est scientifiquement inexact.
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Je trouve que c'est dommage de s'arrêter là-dessus. Il y a plein de détails qui
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ne correspondent pas à ce qui est réel, à commencer par le "simple" fait
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d'extraire de l'ADN de dinosaure, le compléter, en faire une créature vivante,
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le tout dans des deadlines impossibles à tenir ; ou comme les parois des
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gyropshères censées arrêter une balle de calibre _untel_ mais qui finalement
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cède face à un calibre plus petit ; l'absence de plumes sur certains dinosaures
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; l'époque de la plupart des dinosaures qui ne correspond pas au Jurassic mais
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au Crétacé ; etc.
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Personnellement, en tant que "scientifique", et habituellement psycho-rigide, je
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préfère me concentrer sur tout ce qui est bien dans ce film (et même dans toute
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la franchise), plutôt que ces choix scénaristiques. Personne n'est jamais
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content de toute façon : trop scientifique ? 80% des gens décrocheraient ; pas
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assez ? c'est pas un bon héritier de _Jurassic Park_. Franchement, c'est juste
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pour critiquer. Appréciez le film tel qu'il est, merde. Si moi j'y arrive, tout
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le monde doit pouvoir...
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Surtout qu'il y a un point sur lequel je n'entends rien, c'est le réalisme de la
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profession de comportementaliste animalier. Et je me demande si ce n'est ça,
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finalement, le plus important dans l'arc _Jurassic World_...
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Comportementaliste animalier. Ma culture cinématographique est probablement
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limitée, mais je ne me souviens pas avoir déjà vu un film où le héros masculin
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principal est comportementaliste animalier, et encore moins avec autant de
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scènes où ses talents sont mis en avant. Après avoir échoué dans le "contrôle"
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des animaux il y a vingt ans, la stratégie de l'éthologie (dont je parle dans
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[_L'humain, cette espèce primitive_](/dossiers/lhumain-cette-espece-primitive/)) se
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révèle la bonne. Donc, _Jurassic World_ nous envoie ce message, que pour vivre
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en relative harmonie avec les animaux, il faut chercher à les comprendre, créer
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une relation avec eux, et que si c'est possible, même fictionnellement, avec des
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dinosaures, ça doit être pratiquement à la portée de tous avec "nos" animaux.
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Mais ça, apparemment, on est peu nombreux à l'avoir compris.
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Non pas que les scènes impliquant Owen avec sa casquette de comportementaliste
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soient particulièrement didactiques (ce n'est pas le but), mais au moins elles
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présentent comme crucial pour _Jurassic World_ un métier qui l'est aussi dans
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nos parcs animaliers réels et visitables. J'aurai adoré voir plus d'engouement
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pour cette belle profession à la sortie du film, parce que selon moi, c'était ça
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le vrai message de _Jurassic World_, plus que nos rapports à la science, déjà
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longuement mentionné avec brio et intelligence dans le film originel.
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## Conclusion
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_Jurassic World_ relance avec brio une saga qui avait quelque peu perdu de son
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intérêt après le premier film, ou du moins, après deux épisodes en retrait au
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niveau de l'histoire.
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Pour moi, il se hisse au rang occupé jusque là par _Jurassic Park_ de meilleur
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film de tous les temps. Ni plus, ni moins. Sa suite, _Fallen Kingdom_, moitié
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spetaculaire, moitié narrative, mais aussi éco-engagée, sera juste en-dessous,
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et j'espère que _Dominion_, à paraitre en 2022, placera cette seconde trilogie
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en tête de mon top films.
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_Jurassic Park_ était là pendant mon enfance et mon adolescence, _Jurassic
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World_ sera là pendant mon âge adulte et probablement jusqu'à ma mort.
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