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Raw Blame History

Initialement sorti en 2014, ce nest quaujourdhui que jai découvert ce documentaire de près de 2 heures sur Netflix. Comme quoi, parfois, les recommandations ont du bon !

Ce nest pas ce que vous croyez

Allez, on va évacuer tout de suite le jeu de mots comme ça cest fait : non, ce nest pas le titre dun jeu Mario qui na jamais vu le jour.

La Supermarionation est un terme venant de la concaténation des mots “super”, “marionnette” et “animation”. Autrement dit, on parle de techniques évoluées danimations de marionettes dans le cadre de productions filmées.

Le terme a été forgé dans le Royaume-Uni des années 1960 par Gerry et Sylvia Anderson, alors à la tête dune entreprise en difficulté financière. Le documentaire est consacré à cette entreprise, AP Films, à qui lon doit notamment la série Thunderbirds.

Ce nest pas non plus ce que je croyais !

Il marrive souvent de ne pas savoir quoi regarder sur Netflix, alors plutôt que de swipe pour rien pendant des heures, je lance un film, une série ou un documentaire à la limite de laléatoire, en me disant que ce nest pas grave si je mendors devant. Et très souvent, je fini par dévorer ce que je vois.

Filmed in Supermarionation est exactement ce genre de contenu.

Alors, certes, le synopsis est clair, tout comme la séquence dintroduction, mais jy ai trouvé un peu plus que ce à quoi je mattendais.

Le documentaire nous replonge donc dans les années 1960, années fascinantes par le contexte géo-socio-scientifico-politique. Guerre Froide, course à lespace, tout ça. Il y avait donc une certaine ambiance, pas forcément très positive mais en tout cas inspirante pour raconter des histoires de course à lespace, de protection contre lenvahisseur et autres thèmes du même genre. Déjà, rien que pour ça, ma curiosité est en alerte.

Ensuite, jai toujours été intrigué par la façon dont on faisait des effets spéciaux “dans le temps”. Il faut bien comprendre que le premier “vrai” film de science fiction que jai pu voir, cétait Jurassic Park, et lui-même a révolutionné les effets spéciaux (que lon se remémore la brusque transition des marionnettes de Phil Tippett vers des modèles en 3D animés par ordinateurs, rappelée dailleurs dans The Official Script Book).

Après avoir présenté les premiers succès de lentreprise à la fin des années 1950 et au début des années 1960, on commence à parler des évolutions faisant intervenir lélectronique en vue daméliorer la synchronisation labiale des marionettes avec leurs dialogues. Mais cest aussi lensemble des décors, tous produits à léchelle des poupées, qui a vraiment piqué ma curiosité. Et de répondre à une de mes interrogations principales en la matière : comment dominer le feu et leau à cette échelle pour les rendre plus réalistes.

Le travail final, bien quétant obsolète pour nos yeux contemporains, était vraiment excellent.

On ne peut pas affirmer que les animatroniques modernes soient héritées de cette époque, mais il ne fait aucun doute que certaines techniques découvertes il y a près de 60 ans sont toujours en oeuvre aujourdhui, bien quévidemment modernisées. Il suffit de voir le making-of de Jurassic World pour sen convaincre : bien que mécanisées et bourrées délectronique, il y a encore des marionnettistes qui contrôlent certaines reproductions de dinosaures, en loccurrence un Apatosaurus.

Conclusion

Je suis trop jeune pour avoir connu la belle époque des Thunderbirds, mais il me semble que même dans mon entourage, il y avait des fans de la série. Malgré lobsolescence visuelle manifeste, je ne peux mempêcher de trouver à la supermarionation un charme unique, auquel contribuent des décors et des effets-spéciaux réalisés à léchelle. Cette sensibilité me vient sûrement de mon intérêt pour les dioramas, entre autres.

Filmed in Supermarionation sent bon les années 60. Même si lon na jamais connu les intervenants, on ne peut que ressentir une énorme empathie devant tant de dévouement à leur art. Lhommage est prenant, intéressant, touchant, palpitant. En bref, ce documentaire nostalgique et passionné, empreint damour et damitiés, nous montre une tranche de lhistoire télévisuelle et cinématographique, probablement peu connue (en tout cas, par moi) mais pourtant importante, voire fondatrice.

Jai adoré. Je recommande !