diff --git a/dossiers/l-humain-cette-espece-primitive/06 - Conclusion/index.md b/dossiers/l-humain-cette-espece-primitive/06 - Conclusion/index.md new file mode 100644 index 000000000..84ca8772b --- /dev/null +++ b/dossiers/l-humain-cette-espece-primitive/06 - Conclusion/index.md @@ -0,0 +1,81 @@ +--- +title: Conclusion +date: 2023-09-07 +weight: 20 +--- + +Vous vous en doutez, ma conclusion sera : nous sommes primitifs. Nous avons perdu +beaucoup de temps avec le commerce, la religion et la surpopulation. Plus de +deux mille ans qui, s'ils avaient été entièrement dédiés à l'accroissement de +nos connaissances, auraient pu permettre de résoudre, voire éviter, bien des +problèmes de notre temps. + +La science s'est affranchie de la religion. L'étape suivante, pour que l'espèce +humaine continue sa progression, sera la suppression de l'argent et du travail, +qui supprimera de fait la plus grande partie des inégalités sociales. Il en +restera toujours (principalement à cause de notre organisation en vastes +sociétés), mais au moins nous nous serons débarrassés des plus importantes. Ce +qui nous permettra, peut-être, un retour à une humilité oubliée depuis que nous +nous sommes considérés comme une création divine. Avec l'humilité devrait +également revenir le bon-sens. Nous pouvons faire des choses, c'est-à-dire que +nous sommes en capacité technique de les faire, et nous ne nous demandons pas si +nous devrions les faire. Prendre sa voiture pour faire cinq cent mètres, raser +une forêt, jeter un gobelet en plastique en pleine nature, construire des +barrages, harceler une femme en jupe, accuser injustement un homme de +pédophilie, tout cela, nous sommes techniquement capables de le faire, et nous +osons brandir l'étendard de la liberté et du progrès pour le justifier, alors +que c'est "juste" manquer de bon-sens, c'est-à-dire l'instinct primaire que nous avons abandonné alors qu'il nous permettait d'être en symbiose avec notre +environnement, sans interférer avec lui négativement. + +Si nous regagnions notre bon-sens, nous devrions donc dans le même temps réparer +nos rapports sociaux, complètement dysfonctionnels à l'heure actuelle, et nous +n'aurons pas besoin d'un pansement sur une jambe de bois, concocté par des +pseudo-sciences, pour y remédier. Nous pourrions même réparer, reconstruire, +voire créer des relations sociales avec d'autres espèces, ici-même, sur +"notre" Terre. Nous pourrions retrouver un intérêt pour des sociétés dont les +plus urbains ignorent jusqu'à l'existence, des sociétés complexes, mises en +évidence notamment par l'immense Jane Goodall chez les chimpanzés, nos plus +proches cousins génétiques, qui a travaillé auprès d'eux depuis 1960, à qui +l'on doit de profond changements dans notre perception des autres Primates, au +point d'avoir laissé son empreinte sur le Disque d'Or de Voyager. Nous pourrions +trouver un moyen d'échanger, autrement que commercialement, avec d'autres +cultures, avec des sociétés qui ont fait le choix de ne pas vivre selon notre +mode de vie occidental, nous leur serions plus accessibles, et elles nous +seraient plus accessibles. Nous n'exclurions plus les Autres comme nous le +faisons actuellement. Nous n'aurions plus cette idée surannée que nous n'avons +plus rien à apprendre, que nous sommes bien plus "civilisés" que ces sociétés +"primitives" non-capitalistes. + +Nous n'aurions plus à demander à la science de réparer nos dégâts sociaux, et +elle pourrait enfin se focaliser sur son but premier : nous instruire, nous faire +évoluer, nous permettre de créer des énergies plus efficaces, n'ayant aucun +impact sur l'environnement, des moyens de communication et de transport plus +performants, qui nous permettraient de maintenir un contact permanent avec des +mondes distants. + +Nous devons nous poser la question : que voulons-nous pour notre avenir ? Qu'en +attendons-nous ? Allons-nous rester égoïstes en ne pensant qu'à notre propre +génération, peut importe ce qu'il advient à notre mort, ou choisirons-nous +plutôt la voie de la modernisation ? Allons-nous complètement abandonner toute +forme de réflexion au motif que ce n'est pas "fun" ? Allons-nous rester +passivement, paresseusement à attendre de voir ce qui va se passer, en se disant +qu'on ne peut rien changer à rien ? Allons-nous continuer de ne nous préoccuper +que de nous, sans aucunement prendre en compte notre impact sur absolument et +littéralement tout le reste ? Allons-nous simplement attendre que la science +trouve encore des façons de plus en plus explicites de nous prouver que nous +sommes dramatiquement primitifs et égoïstes, ou allons-nous plutôt agir pour que +cela n'arrive pas ? Notre évolution ne passera pas que par la science. Les +scientifiques avancent, mais la société dans son ensemble le doit aussi pour que +_Homo sapiens_ progresse. Nous sommes une somme des connaissances et des +évolutions physiques des espèces depuis la bactérie, et d'autres de ces sommes +existent, ici et sûrement ailleurs. Allons-nous systématiquement nous enfermer +dans un système martial avec elles (au risque de les faire disparaître ou de +disparaître nous-mêmes), ou voulons-nous partager, échanger, évoluer ensemble ? +Pourquoi, aujourd'hui, continuerions-nous de faire des choix destructifs plutôt +que constructifs ? Par paresse ? Par égoïsme ? + +En fin de compte, et c'est le message que j'essaye de faire passer : ne nous +laissons plus aller à la simplicité des mauvais choix. Affrontons la complexité +et résolvons-la. Nous nous entêtons à ne faire que de mauvais usages de ce que +l'on apprend depuis deux mille ans. Consacrons les deux mille années suivantes à +des usages positifs, enfin dans un but évolutif, et non plus destructif. \ No newline at end of file